
Le Hanbok, 한복 est une contraction de “Hanguk Boksik”, qui signifie costume coréen en hangeul. Cet habit, emprunt de finesse, s’inscrit dans la plus pure tradition coréenne.
Le Hanbok a traversé les différentes périodes de l’histoire de son pays et a connu une certaine évolution jusqu’à nos temps plus contemporains. On en retrouve les première traces sur les fresques murales de tombes royales datant du royaume de Goguryeo (37 av. J-C). Le Hanbok est témoin de la culture et de la tradition du pays, il est un symbole de l’identité nationale de la Corée.
Si le Hanbok que nous connaissons aujourd’hui est directement inspiré de celui de la dynastie Joseon (1392-1910), il en existe une grande variété. Les premiers Hanbok étaient simple et destinés à faciliter les mouvements. Au fil du temps, le Hanbok a connu une évolution sous les influences chinoises et l’invasion mongole. Des décrets relatifs à la forme du costume, la longueur de la jupe et de la veste allant même jusqu’aux couleurs a induit de grands changements dans ce qui est aujourd’hui le hanbok que nous connaissons.
Durant la période de Joseon, le Hanbok classiquement porté par les femmes est composé d’une veste 저고리, Jeogori, qui compose la partie haute du vêtement. Sa longueur est variable, elle se ferme à l’aide de deux rubans qui forment un nœud plus ou moins long appelé 옫고름, Otgoreum. Un col blanc, 동정, Dongjeong permet d’harmoniser et de contraster avec les courbes du visage. La Chima (치마), jupe, est souvent unie et peut comporter des motifs et broderies. Ces ornements reflètent les traits de caractère de la personne qui la porte. Chez l’homme, la veste est plus longue que celle de la femme. Le pantalon, 바지, Baji, est ample. Les règles de bienséance et l’idéologie confucéenne voulaient que le coréen porte en toutes circonstances un chapeau, 갓 Gat en hangeul ,et que la femme couvre ses formes sous d’amples vêtements.
Les cinq couleurs employées : rouge, jaune, bleu, blanc et noir sont le symbole des 5 éléments issus du taoïsme venu de Chine : feu, terre, eau, métal et bois.
C’est sa constitution, l’usage de courbes simples, les couleurs, motifs mais aussi les tissus employés qui donnent au Hanbok toute sa beauté et son harmonie. Le hanbok est un costume qui, sous ses formes généreuses, exprime toute l’élégance du style coréen.
A chaque statut social son Hanbok
Il était nécessaire de reconnaitre la position d’une personne selon sa tenue. Les couleurs vives et les tissus nobles étaient réservés aux personnalités royales et personnes de la haute société, tandis que les classes populaires portaient des tenues aux couleurs neutres et claires. Ainsi en était-il dans un pays où le sens de la hiérarchie est encore aujourd’hui une composante prépondérante de la société.
Tout comme les vêtements, la coupe de cheveu était également révélatrice de l’appartenance à une classe sociale. Les hommes comme les femmes prenaient grand soin de leurs cheveux. Pour les jeunes filles, il s’agissait d’une tresse ; pour les femmes mariées, un chignon savamment élaboré. A une certaine époque (XVIIIème siècle), les femmes portaient des perruques parfois très lourdes. C’est aussi le cas lors de cérémonies de mariage.
Concernant les jeunes hommes, ils avaient souvent les cheveux long tressés tandis que les hommes mariés portaient un chignon au dessus du crâne, 상투, Sangtu. Les accessoires étaient très nombreux, et toujours révélateurs de la classe sociale. A titre d’exemple, l’accessoire qui servait à tenir le chignon était le 비녀, binyeo, pour les femmes (une sorte de baguettes) et le 동곳, donggot pour les hommes (épingle). Les hommes pouvaient porter un serre tête, 망건, manggeon, qui servait également de support au chapeau. Selon la situation, à l’intérieur ou à l’extérieur et selon la fonction exercée, les chapeaux différaient aussi. Ainsi, le Gat était un chapeau communément porté pendant la dynastie Joseon par les dignitaires. Le plus souvent, les chapeaux étaient noirs, les chapeaux blancs étant réservés pour les funérailles.
Selon les occasions, le Hanbok peut ainsi se parer de différents atours. Lors des cérémonies de mariage par exemple, la femme revêt le Hollyeobok, 혼례복 et l’homme le Hwarot, 활옷.
Il existe une telle multitude de vêtements, capes, manteaux, chaussures et accessoires selon les situations que le Hanbok est force d’émerveillement. Aujourd’hui en Corée, si le Hanbok n’est plus porté que pour les grandes occasions telles que Choseon, Seollal ou le premier anniversaire d’un enfant, les coréens attachent toujours une grande importance à leur héritage culturel. Aussi, de nombreux dramas historiques retraçant la vie à l’époque Joseon ont connu un certain succès, à l’image de « Goong » adapté du manhwa du même nom, ou plus récemment « The Moon That Embraces the Sun », d’un esthétisme fort tant au niveau des costumes que des décors. Dramas, mais aussi cinéma avec, pour ne citer qu’eux, « Masquerade » de Choo Chang-min, ou encore « Le roi et le clown » de Lee Jun-Ik.
Des stylistes coréens tels que Kim Mi Hee ou Kim Kyung Soo (photo ci-dessous) remettent également le Hanbok au goût du jour avec beaucoup de créativité et toujours beaucoup d’élégance. Les tenues sont plus pratiques et contemporaines, les coupes et les couleurs attirent les regards. Un large panel donc pour tous ceux qui souhaitent, un jour, porter le costume traditionnel coréen.
Crédits photo image à la une : ©Kim Mi Hee et Kim Kyung Soo, Vogue Korea
Crédits photo couple : thekoreanguide.com
Crédits photo femmes de dos : Nautiljon
3 Commentaires
Je porterai bien les petites vestes des femmes moi, elles sont bien jolies et plutôt modernes, comme des mini cardigans. Et puis les couleurs sont vraiment magnifiques! Par contre, c’est marrant comme la silhouette des jupes se rapprochent des anciennes jupes européennes.
Le style est purement coréen mais il est vrai que l’on retrouve des ressemblances avec d’anciennes jupes occidentales. Nous sommes ravies que le hanbok vous plaise. Chez Corée Magazine on aime beaucoup !
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