
Récompensé du « Grand Prix du Jury » à l’unanimité au Festival Focus Corée 2014, le documentaire « Mélancolie des beaux jours » de Lee Hong-Ki est un coup de cœur pour la rédaction de Corée Magazine.
Splendid but Sad Days : la mélancolie des beaux jours
Baie de Suncheon, Corée du Sud. Dans l’une des plus belles régions du pays, un deuil. Woo-suk Yun, septuagénaire, pleure pour la première fois en soixante-dix ans. Les premières images, très poétiques, annoncent la fin de l’histoire comme son commencement.
Dans un retour vers le passé, nous retrouvons Woo-suk Yun avec son mari. Il est maigre, affaibli par la maladie. Car son mari est alcoolique depuis bien longtemps et n’a plus de capacités physiques pour travailler. Nous découvrons ainsi une femme d’une force incomparable qui tente de survivre avec un compagnon de vie incapable. Dans un pays encore porté par un certain machisme dans les positions familiales, Woo-suk fait face et abat toutes les tâches : celles qui incombent à une femme – ménage, cuisine, enfants – ; et celles qui incombent à un homme – pêcher, vendre le poisson, travailler dans les champs -.
Nous suivons ainsi cette femme courage au gré des saisons. Son mari ne prend guère conscience des efforts éreintants fournis par sa femme. Pourtant, celle-ci ne cessera de lui rappeler la dure vie qu’il lui impose. Et comme un sursaut de lucidité, celui-ci tentera à de très rares occasions de l’aider. Mais il est déjà trop faible et sa vie s’essoufle.
Dans une profonde poésie, Lee Hong-Ki nous transporte dans des paysages merveilleux, à la découverte de la vie, cruellement sublime, où chaque fin est un commencement, où les choses vivent et meurent. A la mort de son mari, Woo-suk atteint ce niveau d’abnégation où elle accepte le passé et en ressort grandie.
Comme l’expliquait le réalisateur dans une précédente interview, le titre « Splendid but sad days » est représenté par un signe chinois qui reflète le cycle d’acceptation de la souffrance liée à la mort (ce qui est triste) et où il est splendide, dans la conception bouddhiste du monde, de dépasser les réalités matérielles pour apprécier la beauté du monde et en sortir grandit.
Les multiples visages de la Corée
Comprendre la Corée et l’aimer, c’est aussi comprendre et accepter ses contradictions ; mais il est parfois difficile d’en saisir sa complexité. Pour cela, le jeune Festival Focus Corée est un très bon moyen de s’ouvrir aux différentes réalités coréennes, et de découvrir la Corée dans les yeux de son peuple. En effet, la Corée accueille un nouveau cinéma documentaire émergeant et encore très peu partagé à l’international.
Cette année donc, ICTV-Solferino présentait la seconde édition de son festival avec un programme de qualité. Un jury a également attribué trois prix :
– « Prix du meilleur long métrage documentaire » attribué au documentaire « Capitaine Kang« .
– « Prix documentaire mi-longueur » attribué à « Contre marées et barbelés » ; documentaire qui avait également été présenté lors de la première édition et dont nous vous parlions dans un précédent article.
– Et le « Prix du jury » pour « Mélancolie des beaux jours« .
Aussi, le festival proposait un programme riche permettant également au public de découvrir des documentaires qu’ils n’auraient pas pu voir lors de la première édition du festival que sont :
– « Contre marées et barbelés »
– « A la croisée des frontières »
– « En quête d’un havre de paix »
– « Parcours d’un révolté«
Pour en savoir plus : http://focuscoree.wordpress.com/
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Crédits Photos : ©Focus Corée
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