
En amont des législatives, Corée Magazine s’est entretenu avec Dimitri Sawosik, le visage de La France Insoumise pour la 11° circonscription des français de l’étranger, qui couvre la zone depuis les anciens pays d’URSS à l’Asie pacifique. Agé de 20 ans, il nous en dit plus sur les trois principaux axes du mouvement.
Corée Magazine : Pouvez-vous vous présenter ?
Dimitri Sawosik : Je suis Dimitri Sawosik, le visage de La France Insoumise pour la 11° circonscription des français de l’étranger. Etudiant à Science Po et désormais à l’Académie Présidentielle de Moscou, j’ai été choisi par les Insoumis de la 11° circonscription des français de l’étranger pour les représenter. Politisé très jeune par choix personnel, je me suis d’abord dirigé vers le Parti Communiste avant de rejoindre La France Insoumise en passant par Nuit Debout l’année dernière.
CM : Quels sont les grands axes de La France Insoumise pour les français de l’étranger ?
DS : Tout d’abord, je souhaite préciser que je ne suis que le visage du mouvement, et que la zone couverte par la 11° circonscription des français de l’étranger couvre une zone s’étendant de l’Europe de l’Est à la Nouvelle Zélande. Cela a un impact considérable sur les axes de campagne des Insoumis, qui sont l’éducation, l’écologie et la paix pour tous les français, y compris ceux de l’étranger.
Axe 1 : L’éducation gratuite
Pour nous, être français est appartenir à une communauté de destin. Peu importe où les ressortissants vivent, ils sont français dès qu’ils ont un passeport français et nous croyons à la création d’un avenir en commun qui inclut des droits et des devoirs pour tous. Cela signifie que les français doivent pouvoir accès à une éducation gratuite dans des établissements français quels qu’ils soient, à des bourses et à plus d’établissements secondaires [NDLR : en Corée du Sud, l’université coûte au moins $2,000 par semestre, soit près de 1800€]. Par ailleurs, les français doivent tous pouvoir accès à une couverture sociale et médicale gratuite [NDLR : en Corée, toute consultation se fait directement dans des hôpitaux majoritairement privés, et où les frais peuvent grimper très rapidement] qui sera financée par l’impôt universel. Cet impôt universel revient à payer les mêmes tarifs qu’en France, pour accéder aux mêmes avantages.
Axe 2 : La transition énergétique
Pour ce qui est de l’angle écologique, il est important de rappeler que la 11° circonscription des français de l’étranger s’étend de Tchernobyl à Fukushima. Le nucléaire, civil comme militaire, est donc une question importante pour nous, et nous proposons une sortie du nucléaire le plus tôt possible, ainsi que la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui n’est possible que si la France se présente comme puissance verte.
Axe 3 : la paix
Enfin, pour ce qui est de la paix, rappelons que la zone que nous couvrons est, à l’ouest, la Crimée, et à l’Est, la poudrière qu’on trouve en Mer de Chine. Pour nous, il est clair que les tensions entre les deux Corées, la Chine, Taiwan et le reste de la zone, avec ses revendications territoriales, est une zone de conflit à venir. Il est donc de notre responsabilité de médiatiser les échanges à travers l’Organisation des Nations Unies (ONU). Nous militons pour que la France devienne médiatrice et qu’elle rassemble tout le monde autour d’une table à l’ONU pour éviter que les choses s’enveniment et que toutes les puissances mondiales s’affrontent dans la zone des deux Corées.
Le désarmement de la Corée du Nord ne se fera qu’en abaissant les tensions, pas en continuant à les attiser. Une fois encore, le désarmement nucléaire intégral pour la France est un élément essential dans le cadre de cette mission de paix car on ne pourra faire baisser les stocks d’autres pays qu’en réduisant d’abord notre propre arsenal. La France est dotée d’une influence mondiale et elle est capable de discuter avec de nombreux acteurs, parmi lesquels la Corée du Nord. Et pour ce faire, nous pensons qu’il est fondamental de sortir de l’OTAN, qui ne sert pas les intérêts de la France en tant que puissance pour la paix.
CM : Comment jonglez-vous les attentes de La France Insoumise, qui milite pour des mouvements citoyens, et le système coréen basé sur des chaebols ultra capitalistes ?
DS : Notre rôle n’est pas de changer le système coréen. Les expatriés français en Corée du Sud ont fait un choix et l’avenir en commun consiste aussi à respecter ces libertés tout en offrant le même accès aux droits et devoirs français que j’ai mentionnés précédemment. En tant que français payant son impôt en Corée et un complément potentiel pour arriver aux mêmes parts qu’en France, on doit pouvoir accès à des services consulaires de qualité, avec plus d’agents ; mais aussi des écoles et des soins gratuits. En gros, nous ambitionnons d’apporter plus de France à l’étranger !
En complément de cet entretien, nous informons nos lecteurs que les français de Corée font partie de la même circonscription que la Russie, l’Australie et l’Inde. La zone, extrêmement étendue, compte 152 371 votants en janvier 2017 selon Le Journal Officiel de la République Française, dont 3 077 en Corée du Sud. Les Insoumis, qui fonctionnent par groupes d’appui locaux, comptent à ce jour un seul groupe d’appui à Séoul.
Corée Magazine n’a aucune affiliation politique et est ouvert à des entretiens de tous bords.
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