
Vous n’avez pas pu la rater sur TF1 ces dernières semaines. La chanteuse coréenne Ubare fait fondre le coeur des français — et de son coach Mika — lors de sa participation à l’émission “The Voice” en France. Rencontre avec cette musicienne d’exception.
Ubare, de son vrai nom Kang Yu-hyeon, est chanteuse, pianiste et compositrice. Elle commence à se produire dès l’âge de 18 ans dans le quartier de Hongdae en Corée du Sud sous le nom de Ubare, surnom que lui donnaient ses amis à l’école primaire. Parmi ses nombreux projets musicaux, elle remporte en 2009 le grand prix de la musique de rue de “Jecheon International Music & Film Festival” (JIMFF), fonde le duo Heum, sort en 2010 son premier album « Le Pique-nique d’Ubare » ainsi que de nombreuses autres compositions par la suite. Sa voix douce, et sa musique fusionnant jazz et acoustique séduit un public international.
Aujourd’hui, Ubare n’est pas seulement la première chanteuse coréenne de “The Voice”, elle est également la musicienne qui aura réussi à donner une place d’exception au Jazz dans cette émission. Ainsi, la France découvrait pour la première fois Ubare avec son interprétation fraîche et libre de “Sympathique” (Pink Martini), et les chansons qui ont suivi (« Nature Boy » et « Puisque vous partez en voyage ») ont été également merveilleusement bien interprétées.
Nous ne pouvons pas vous cacher notre fierté puisque nous avons vu la carrière de Ubare évoluer en Europe ces dernières années. En France pendant deux ans, Ubare aura donné des concerts à Londres et à Paris, notamment au Centre Culturel Coréen (elle interpréta des oeuvres de Nat King Cole, d’Edit Piaf – en version jazz — et des compositions personnelles), mais également en Allemagne, à Bruxelles et en Egypte.
CM. La France t’a découverte dans “The Voice” avec une rafraîchissante interprétation de ‘Sympathique’ (Pink Martini). Peux-tu nous parler de tes débuts dans l’émission?
Ubare. À la fin de mes études de Jazz en France, j’ai été contactée par l’équipe de casting de “The Voice”. Il y a eu de nombreuses réunions avant d’être sélectionnée pour participer à l’émission. Une fois sélectionnée, nous avons choisi une chanson pour la première émission, mais l’équipe m’a demandé si je pouvais chanter une autre chanson en français. J’ai chanté “Sympathique” un peu par hasard, sans vraiment me poser de questions. Ils ont tous bien aimés, et il a finalement été décidé que je chanterais cette chanson. J’ai choisi de l’interpréter librement, à ma façon, et en donnant le meilleur de moi-même.
CM. Ce qui a beaucoup plu à Mika, que tu as choisi comme coach.
Ubare. Je suis très contente d’avoir eu Mika comme coach. C’est un très bon coach qui tient compte de nombreuses choses. Il apprécie surtout tout ce qui est musical. Il sait réellement comment communiquer ses idées.
CM. “The Voice” est une expérience incroyable. Quelles ont été les plus grandes difficultés et réussites pour toi dans cette émission ?
Ubare. Ma plus grande difficulté a été de donner des interviews en français. Ma plus grande réussite a été de travailler avec une équipe formidable.
CM. Ta prestation en français a impressionné beaucoup de personnes. Et cela ne faisait que deux ans que tu étais en France. Comment a commencé ton intérêt pour la France ?
Ubare. Je ne me souviens pas vraiment, mais je pense que le film “les amants du pont neuf” et la chanson “la vie en rose” m’ont donné une certaine image de la France. Après cela, j’ai regardé de nombreux films et écouté beaucoup de chansons françaises, et c’est ce qui a alimenté mon intérêt pour la France.
CM. Tu as choisi d’étudier le Jazz en France. Peux-tu nous en dire plus ?
Ubare. Après avoir décidé de vivre en France, j’ai voulu continuer de faire la même musique en France qu’en Corée, j’ai donc décidé de m’inscrire dans une école de Jazz en France. Ce fût très enrichissant. La musique française a des racines classiques et elle a un marché musical qui lui est propre, où plusieurs cultures et donc plusieurs styles musicaux se fondent. C’est ce contexte qui a enrichi mon expérience. Mon éducation musicale française et mon éducation musicale coréenne n’ont au final pas été si différentes, mais plutôt complémentaires.
CM. Comment définirais-tu ton expérience de vie en France ?
Ubare. Chaque moment fût difficile … c’est ça qui les rendait beaux. Je n’oublierai jamais le ciel clair et ensoleillé des mois de mai et juin en France.

©양유창 기자
CM. Une belle expérience qui complète déjà un beau parcours musical qui a commencé en Corée du Sud.
Ubare. En Corée, j’ai fait des études de piano jazz. J’ai débuté comme auteur – compositeur – interprète par hasard, en travaillant comme pianiste de jazz. En ce qui concerne la musique, c’est quelque chose que j’ai toujours fait par choix, et donc mon parcours musical se compose également de nombreux éléments ajoutés à mon initiative.
CM. Comment ton expérience en France a-t-elle influencée ta musique, tes nouvelles compositions ?
Ubare. En hiver, quand le soleil ne sortait pas beaucoup, j’ai écris de nombreuses chansons mélancoliques. Et puis, après une semaine de randonnée dans les Alpes, j’ai écris des chansons généreuses en images. Je semble être surtout inspirée par la nature.
CM. La musique française semble t’accompagner depuis déjà quelques années. Et tu partageais déjà ta passion en Corée en interprétant de nombreuses chansons françaises, notamment dans l’émission de radio « Kiss The Radio » à laquelle tu participais avec Ryeowook (려욱) du groupe Super Junior. Comment la chanson française est-elle reçue en Corée ?
Ubare. Il me semble que chanter dans une langue étrangère fait rêver les gens et éveille leur curiosité. C’est peut-être encore plus le cas quand il s’agit du français. Je pense que grâce aux médias la chanson française est bien connue du public coréen.
CM. Et La musique française semble très bien fonctionner avec ton style musical, qui combine a merveille acoustique et jazz, que l’on peut découvrir dans ton premier album “Pique-nique d’Ubare”.
Ubare. J’ai toujours du mal à définir les styles musicaux, d’autant plus quand il s’agit de ma musique. Quand j’ai créé cet album, c’était la première fois que j’interprétais de la musique que j’avais moi-même composé. En Corée, les gens ont apprécié ma musique au style un peu français.
CM. Si tu souhaitais faire découvrir aux lecteurs une de tes chansons en particulier, laquelle choisirais-tu ?
Ubare. La chanson ŏtchŏmyŏn annyŏng (어쩌면 안녕, peut-être adieu). En coréen, le mot annyŏng a un double sens, comme le mot salut en français. On utilise annyŏng pour dire bonjour et pour dire adieu. Ce mot exprime deux émotions. Dans cette chanson, j’ai réussi a mettre mes émotions en musique tout naturellement grâce au piano.
CM. 2018 s’annonce magique pour toi. Quels sont tes projets à venir ?
Ubare. Je prépare actuellement un album en Corée. J’ai un single dont la sortie est prévu en Avril 2018 (ndlr. On pense que ce sera le 21 avril!). J’ai aussi plusieurs projets en cours (y compris “The Voice”) que je prévois de mener à bien.
Je souhaite vous remercier pour votre intérêt sans failles pour la culture coréenne, et merci plus particulièrement pour l’intérêt que vous m’accordez. Corée Magazine! Fighting!
Retrouvez toutes les prestations de Ubare dans « The Voice » : https://www.tf1.fr/dossier/ubare-the-voice-7
Site Internet : https://www.ubare.net/
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UC4vHmOwnxSzWKecGlR6gykA
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Twitter : https://twitter.com/ubare
Photos fournies par Ubare.
Interview par Nathalie Salhi. Traduction par Lucille Cosgrave.
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