
Après la k-pop et la k-indie, voici un avant-goût de la scène électro coréenne au travers du célèbre duo Glen Check. Ce groupe sud-coréen est composé des membres Kim June One (au chant et à la guitare) et Kang Hyuk Jun (à la basse et au synthétiseur). Ils débutent en 2011 avec leur EP « Disco Elevator ». Primés à deux reprises lors des Korean Music Awards, Glen Check connait une belle ascension avec leur 1er album intitulé « Haute Couture » en 2012 puis en 2013 avec leur 2ème album « Youth ! ».
Initialement classé sous le genre électro, Glen Check continue d’explorer et de mixer les genres musicaux. Le style musical de Glen Check reste difficilement définissable. Les sonorités entre le 1er et le 2nd album sont en effet totalement différents. Leur succès, reconnu par leurs pairs, réside ainsi sur l’expérimentation musicale mais aussi visuelle lors de leurs prestations scéniques.
En vue de leur 1er concert à Paris, le 6 mai 2016, et après avoir assisté à leur prestation lors du Grand Mint Festival 2015, en octobre dernier, Corée Magazine de passage à Séoul a souhaité en savoir plus sur ce jeune duo atypique de la scène coréenne.
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Corée Magazine (CM). Glen Check est un groupe atypique et excentrique dans l’industrie de la musique coréenne. Parlez-nous de votre parcours et de vos influences musicales.
June One (JO). Nos influences musicales sont très diverses. Nous avons grandi en écoutant une multitude de musiques grâce à nos parents et divers médias. Nous sommes des autodidactes pour certains instruments de musique, enregistrement et programmation. Musicalement, nos expériences passées ne doivent pas être très différentes de celles des autres artistes. Néanmoins, je pense que notre manière de penser ainsi que notre créativité doivent être différentes. Nous n’avons pas pris de cours de musique, mis à part quelques leçons de piano par-ci et par-là, mais rien de bien sérieux. Je pense que cela a un impact dans nos compositions musicales comparé à d’autres groupes coréens qui, pour la plupart, ont étudié dans des écoles spécialisées. Il est possible que nous manquions de quelques bases musicales mais nous essayons de travailler différemment. Tout est bâti autour d’une idée, que nous développons jusqu’au bout pour construire la chanson. Du fait de ne pas avoir étudié la musique, la difficulté est présente. C’est un défi mais très intéressant.
CM. Comment le groupe Glen Check s’est-il formé ?
JO. Au lycée, Hyuk Jun et moi faisions partie d’un groupe de musique. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés. Notre amitié s’est faite progressivement de par notre expérience passée, dont celle à l’étranger par exemple. Après notre diplôme, nous nous sommes retrouvés à Séoul à nouveau. Nous avons testé quelques projets ensemble pour finalement finir sur quelque chose de sérieux : l’envie de faire de la musique ensemble !
CM. D’où vient le nom de Glen Check ?
JO. Le plus important pour nous était d’éviter d’avoir un nom trop long. C’est compliqué à retenir, à prononcer et en plus, cela ne sonne pas forcement bien. On cherchait aussi à éviter d’avoir un nom qui aurait des consonances avec un genre ou un style musical spécifique. On voulait juste un nom neutre qui serait facile à retenir. Mais pour répondre à la question, Glen Check vient d’un livre sur la mode lorsque j’étudiais à l’université.
CM. Comment décririez-vous le style musical Glen Check ?
JO. En termes de genre, les influences sont nombreuses. Nos goûts changent aussi très vite. Il est difficile de définir et/ou de décrire le style de Glen Check puisque nous faisons des sons différents à chaque album. Mais jusqu’à présent, le style était un mélange de son « électro » avec des influences funk et disco. Ce que nous voulons faire pour les prochains projets sera très certainement différent.
HJ. Nous n’aimons pas être enfermés dans un style en particulier. Nous sommes trop éclectiques pour cela. De nos jours, les chansons mélangent différents styles musicaux (« même les plus trash »). Ce qui nous attire, c’est ce mélange ; créer de multiples combinaisons possibles.
CM. Comment composez-vous vos chansons ?
JO. Nous passons la plupart de notre temps sur la musique elle-même. De la philosophie aux idées visuels, 90 % de notre travail se concentre sur des éléments que personne ne devrait connaître au premier abord. Nous collectons et rassemblons des sons pour ensuite les organiser jusqu’à créer un son complet.
CM. Une fois que les chansons sont créées et enregistrées, comment Glen Check les sélectionne-t-il ?
JO. La plupart du temps, nous avons déjà une idée précise du résultat final que nous voulons avoir avant même de commencer l’enregistrement des chansons. Partant de ce principe, nous n’avons pas besoin d’en faire beaucoup pour les sélectionner ensuite. Si nous sentons que le titre n’aboutira pas, nous le jetons à la poubelle. Seules les chansons qui sont à la fois simples et puissantes seront prises pour la setlist finale.
CM. Glen Check a été récompensé lors des « Korean Music Awards 2013 ». Qu’avez-vous ressenti ?
JO. Nos deux albums « Haute Couture » et « Youth! » ont été récompensés lors des Korean Music Awards, en 2013 et 2014. Malheureusement pour nous, nous n’avons pas pu être présents pour les recevoir en main propre. Dans les deux cas, nous étions soit en concert à l’étranger, soit en studio pour des enregistrements. En toute sincérité, je suis fier d’avoir reçu cette reconnaissance, et particulièrement lors des Korean Music Awards. Néanmoins, je ne suis pas totalement satisfait de ce que nous avons produit. Nous avons encore beaucoup de choses à prouver et à démontrer. Cela prend du temps, demande des efforts et de la patience.
CM. Avez-vous déjà collaboré avec d’autres artistes ? Avez-vous des artistes avec lesquels vous souhaitez collaborer à l’avenir ?
JO. Nous avons fait des remix et nos musiques ont été remixées. Néanmoins, nous n’avons pas fait de collaborations. Si nous avons cette chance, je serais très excité à l’idée de collaborer avec d’autres artistes. Mais pour l’instant, nous n’avons pas d’idées précises sur ce sujet. Comme je l’évoquais au début, nous bâtissons notre musique autour d’une idée et il faut que cette dernière s’intègre avec l’artiste avec lequel nous collaborerions.
CM. Les paroles de vos chansons sont en anglais. Y-a-t-il une raison à cela ? Est-ce un moyen pour exporter Glen Check plus aisément ?
JO. Pas vraiment. C’est juste que la langue anglaise s’accorde bien avec notre musique.
HJ. Nous avons grandi tous les deux en écoutant beaucoup de musiques anglo-saxonnes. Le fait d’écrire nos paroles en anglais nous semble donc plus naturel.
CM. Glen Check a participé au festival SXSW, l’un des plus grands aux Etats-Unis. Comment Glen Check a-t-il été sélectionné ? Quelles ont été vos impressions ? Quelle a été la réaction du public ?
JO. Nous avons été très surpris. Beaucoup de personnes sont venues et ont apprécié notre concert. Cela nous a donné envie de composer de nouvelles musiques et de bâtir de nouvelles expériences pour en revivre d’autres ainsi. D’ailleurs, nous sommes actuellement en train de travailler sur un nouveau projet.
CM. Dans quel(s) pays souhaitez-vous vous produire ?
JO. Nous n’avons pas de préférence. Le plus important est que l’on veuille de nous.
CM. L’un de vos albums s’intitule « Haute Couture ». Vous vous êtes aussi associés avec 2 français (Nicolas Masson et Adrien Marc) sous le label « The Basement Résistance ». Et vous allez participer à un festival français « Nuits Sonores » (à Lyon) pour ensuite vous produire à Paris. Avez-vous une attirance particulière pour la France ? Si oui, quelle est –elle ? Si non, pourquoi y-a-t-il autant de liens francophones ?
JO. En fait, j’ai grandi en France quand j’étais petit. L’amitié avec Nicolas et Adrien s’est faite naturellement du fait que j’avais vécu en France et pour leurs intérêts pour la scène coréenne. Même si j’ai perdu mon français, nous communiquons en anglais de façon régulière. C’est donc ainsi que nous sommes devenus des amis très proches (comme des frères). L’album « Haute Couture » ne faisait pas référence à une attirance particulière pour la France. Le concept tournait plutôt autour de la philosophie et de l’esprit de la mode que nous souhaitions retranscrire dans cet album.
CM. Qu’est-ce que « The Basement Résistance » ? Quel est le concept ?
JO. Je traduirais « the Basement Résistance » comme la face cachée de la lune. En fait, c’est le nom sous lequel nous regroupons tous les projets que nous bâtissons et produisons avec ou sans Glen Check. Cela pourrait se traduire comme une sorte de tribu underground, un label collectif. Cela peut être intégrer n’importe quel projet. Nous partons du principe que les projets doivent évoluer et se faire connaître par eux-mêmes sans promotion spécifique ou autres outils marketing.
CM. Actuellement, que pensez-vous de la scène indépendante coréenne (k-indie) ?
JO. Je pense que beaucoup de gens cherche de nouveaux sons en dehors de la scène musicale « main stream ». L’audience augmente d’année en année. Néanmoins, mon avis reste mitigé envers l’industrie musicale coréenne elle-même, les musiciens mais aussi, et surtout, les labels trop généralisés et à l’affut de la rentabilité. L’idée n’est pas de me plaindre car je pense que les choses changeront un jour.
CM. June One Kim, vous faîtes actuellement des remix (essentiellement des reprises) que vous partagez sur la plate-forme web Soundcloud. Quels sont vos prochains projets ? Est-ce que vous avez travaillé sur un nouvel album ?
JO. C’est une très bonne question mais difficile de répondre. Vous verrez !
CM. Quels quartiers ou lieux de Séoul recommanderiez-vous à nos lecteurs de Corée Magazine de passage en Corée du Sud ?
JO. Personnellement, je pense que les meilleurs clubs sont à Itaewon.
HJ. Oui, la scène électro se trouve à Itaewon. D’ailleurs, si vous souhaitez profiter des nuits séoulites, c’est le quartier où il faut aller !
Merci à June One Kim et à Hyuk-Jun Kang (Glen Check) pour leur disponibilité et ouverture d’esprit. On attend avec impatience votre prochain album !
>> Retrouvez plus de photos du concert de Glen Check au Grand Mint Festival 2015 dans l’article : Grand Mint Festival 2015 : les artistes k-indie
Site officiel : www.glencheck.co.kr
Youtube officiel : http://www.youtube.com/user/glencheckism
Instagram officiel: http://instagram.com/bandglencheck
Facebook officiel : https://www.facebook.com/bandGLENCHECK
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Soundcloud Glen Check officiel: https://soundcloud.com/glen-check
Soundcloud June One Kim: https://soundcloud.com/june-one-kim
The Basement Résistence :
Site officiel: http://www.bsmtresis.com
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Youtube officiel: http://www.youtube.com/user/TBRseoul
Soundcloud officiel: https://soundcloud.com/tbrseoul
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