
De passage à Séoul, l’équipe de Corée Magazine a rencontré un groupe des plus étonnant sur la scène K-indie : Sultan of the Disco.
Sultan of the Disco (SOD) est un groupe Séoulite composé de 5 membres : Nahzam Sue (leader du groupe et chanteur principal), J.J Hassan (danse, chanteur), Ganji Kim (batteur), G (bassiste), et Hong-Ki (guitariste). C’est en 2007 que ce groupe à la tenue scénique très originale s’est constitué. Bien que faisant partie de la branche K-indie, leur musique n’est autre que la combinaison de la musique Soul, Funk et Disco associant un « show » de danse digne de la culture des clubs coréens. Leur album « The Golden Age », sorti en février 2013, reflète bien leur style unique en la matière. Curieux de ce groupe montant, Corée Magazine a souhaité les interviewer pour mieux comprendre leur concept et vous les faire découvrir.
Corée Magazine (CM). Sultan of The Disco est un groupe excentrique et atypique sur la scène musicale coréenne. Parlez-nous de votre parcours et de vos influences musicales.
Nahzam Sue (NS): Avant Sultan of the Disco, chacun d’entre nous faisait partie d’un groupe différent. Ganji Kim faisait partie d’un groupe nommé « BSSC », ainsi que Hong-Ki. Quand le groupe s’est séparé, je leur ai demandé s’ils voulaient constituer un nouveau groupe avec moi. G, je l’ai connu dans mon ancienne vie de musicien et JJ Hassan m’a été présenté par le leader du groupe « Cure & the face ». La constitution du groupe s’est vraiment faite par la relation, la sympathie et l’intérêt sur un style de musique bien spécifique… Il s’agit de la musique Soul et Funk des années 70 qui ont été marquées par des artistes comme Kool and the Gang, Mickael Jackson, Earth Wind & Fire. Ce genre musical est vivant, amusant, entraînant et surtout excitant !
Ganji Kim (GK) : J’affectionne particulièrement le jazz et les Beattles.
Hong-Ki (HK) : Pour ma part, je suis fan de Reggae
G : Comme Ganji Kim, j’apprécie le jazz.
NS : Vous voyez…. On vient vraiment d’univers distincts mais cela ne nous empêche pas de nous éclater dans ce que nous faisons !
CM. Comment décririez-vous votre style musical ?
NS : Notre style musical s’inspire de la Soul, Funk et Disco des années 70. Bien que nous soyons coréens, nous écoutons et apprécions des sons afro-américains (rires). Cependant pour créer notre propre identité artistique et musicale, nous essayons de produire et retranscrire à notre manière ces sons funk en les rendant plus modernes – je dirais même « bizarre » – et en y intégrant un soupçon de sons provenant d’Asie de l’Ouest.
Comme je le disais «C’est bizarre, n’est-ce pas ? ». En même temps, cela nous permet de nous faire connaitre dès la 1ère note ! (rires)
CM. D’où vient le nom du groupe « Sultan of the Disco » ?
NS : Le nom du groupe est à l’origine une idée loufoque de notre manager. Ce fut une pure coïncidence… (rires) Nous voulions avoir un concept musical qui nous est propre et qui se différencie des autres groupes K-indie. Comme je l’expliquais, notre musique a des influences afro-américaines mais aussi orientales… Notre manager nous a donc soumis son idée de nous appeler « Sultan of the Disco ». Après discussion entre les membres du groupe, nous avons trouvé l’idée originale et drôle.
CM. A votre image, donc ?
NS : La tenue de scène – chic comme un sultan – nous excitait bien et nous a complètement convaincu. En parallèle, cela collait parfaitement avec notre musique. Comme vous pouvez le constater, nous ne nous prenons pas au sérieux et nous aimons le ridicule. C’est ainsi que Sultan of the Disco est né !!
GK : Après quelques années d’expériences avec la toque, nous avons décidé de faire évoluer notre musique en accentuant les sons Disco tout en y intégrant des sonorités plus « hip-hop ».
La toque c’est joli, cela impose mais c’est aussi très lourd… (rires). Nous pensons sérieusement à opter pour quelque chose de plus léger (fou rire commun).
(ndlr : comme vous pouvez le constater dans les images présentes dans cette interview, qui nous ont été fournies très récemment, le groupe a changé online casino la tenue de scène du tout au tout !)
J.J Hassan (J.JH) : En effet, il est compliqué de danser, sauter, « shaker son booty » avec une toque sur la tête. Je pense que la casquette sera plus légère ! (rires du groupe)
NS : Nous nous sommes rendus compte que nous ne voulions pas nous enfermer dans un style (musical, jeu de scène) particulier. Nous voulons être plus cosmopolitains –c’est le mot-, plus internationaux. Mais attention, de par notre apparence, nous ne voulons pas être considérés comme des indés de la Kpop non plus.
CM. Quelle est votre position en Corée du Sud et également à l’international ?
NS : Hum difficile comme question… Voici comment je nous définirais : 1er groupe sud-coréen à mélanger du funk / soul et disco en langue coréenne tout en ayant une performance scénique un peu décalée ! Je ne pense pas qu’il existe un tel groupe en Corée ! Très sincèrement, nous sommes sur un marché de niche.
Nous commençons à faire notre effet en Corée. Nous avons eu l’occasion de participer au K-Music Festival le 1er octobre 2014 dernier au côté de nombreux idols de Kpop comme les Block B, les Beast… Je pense qu’en termes vestimentaires, nous n’avons pas à envier (rires du groupe).
Nous avons aussi eu l’occasion de nous produire à l’étranger comme au Japon, à Singapour, en Allemagne mais aussi au UK !
CM. Vous avez participé au Glastonbury Festival 2014 (Glastonbury Festival of Contempory Performing Arts), un festival reconnu dans le domaine de la musique et art du spectacle du monde ! De nombreux artistes internationaux (comme Radiohead, David Bowie, U2, The Cure, The Prodigy, Lenny Kravitz ou encore Coldplay, Wu-Tang Clan, Kool and the Gang…) s’y sont produits. Comment avez-vous été sélectionnés ? Quelles ont été vos impressions ?
(ndlr. Le leader (Nahzam Sue) se met à chanter « Get Lucky » des Daft Punk ft Pharell Williams)
NS: La chanson est de circonstance. Sincèrement, nous avons été chanceux ! C’est grâce à Michael Eavis. Il était de passage en Corée du Sud pour le salon « Asian Pacific Music Marketing » en 2013. En déambulant dans le salon, il est tombé sur notre prestation. Je pense qu’il nous a trouvé intéressant et surtout original. A la fin de notre showcase, il est venu nous voir pour nous proposer de participer au Glastonbury Festival au UK. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans la programmation du festival.
GK : Nous sommes fiers car nous avons été les 1ers coréens à être présents sur ce festival. Il faut bien un début à tout, non ?
NS: Nous espérons qu’il y aura d’autres occasions à la fois pour nous mais aussi pour d’autres groupes coréens !
CM. Quelle a été la réaction du public lors de ce festival ? Ainsi que lors de vos différents concerts en Corée du Sud et à l’étranger ?
NS : Génial ! Le public était hyper festif et ouvert à notre musique. Il était tellement motivé en dansant dans tous les sens, que cela nous a motivé davantage sur scène !!
En Allemagne, la situation était bien différente… ce n’était pas du vrai live. La salle n’était pas réellement équipée et c’était en plein milieu de la coupe du monde de Football. Nous étions des aliens dans une arène (rires).
En Asie, nous avons un peu plus l’habitude car nous partageons des points communs. Nous sommes toujours très bien accueillis. Les réactions sont certes moins intenses physiquement mais nous les percevons autrement. L’intensité se traduit différemment selon les cultures ! Disons que les européens sont moins pudiques ! (rires du groupe)
CM. Avec quels artistes avez-vous et souhaiteriez-vous collaborer ?
NS : Par le passé, nous n’avons pas eu l’occasion de collaborer avec d’autres artistes coréens ou d’autres nationalités. Mais pour 2015, nous aurons l’immense privilège de collaborer avec Tony Maserati – l’un des plus grands producteurs américains qui a travaillé avec des artistes comme Beyoncé, Lady Gaga, Jason Mraz, Mariah Carey, The Black Eyed Peas, Jennifer Lopez, Puff Daddy, Sergio Mendés…

Mars 2015 – Sultan of the Disco en studio à Los Angeles avec Tony Maserati. Source : Page Facebook de Sultan of the Disco
CM. Impressionnant ! Comment cette collaboration s’est-elle faite ?
NS : Nous performions lors du salon MU:CON en octobre 2014. C’est à ce moment-là qu’il nous a repéré et nous à proposé de travailler ensemble pour notre prochain single. Je suis aux anges car il fait partie de mes maîtres !
GK : Je suis excité car c’est à Los Angeles ! Ce sera une grande 1ère pour moi !
NS : Comme l’a mentionné Ganjin, nous n’avons jamais eu l’occasion d’aller aux Etats-Unis. Ce sera une grande première pour nous tous, et qui plus est, pour collaborer avec Tony Maserati !
CM. En évoquant le fait que vous n’êtes jamais allés aux Etats-Unis, dans quels pays souhaiteriez-vous vous produire sur scène ?
NS : La France
GK : Oui à Montmartre
NS : Le Midem nous avait aussi repérés pour assurer une prestation en 2014 mais pour diverses raisons, cela n’a malheureusement pas pu aboutir…
CM. Lors du Midem 2014, les artistes coréens présents étaient le groupe de KPop VIXX ainsi que le duo Hip-Hop Dynamic Duo.
NS : Oui, en effet. Cela n’est pas grave. Nous aurons d’autres occasions. Nous aimerions aussi nous produire en Chine car il y a un fort potentiel de développement.
CM. Vous avez mentionné le fait que vous souhaitiez être plus cosmopolitains, internationaux. Avez-vous l’intention d’écrire des chansons en anglais ?
NS : En toute sincérité, nous aimerions bien le faire puisque cela nous aiderait à nous faire connaitre auprès d’un public qui ne partage pas la même langue que la nôtre. Mais cela n’est pas aussi simple… L’anglais n’est pas notre langue de prédilection. Il est difficile de trouver les bons termes anglais qui retranscriraient les émotions que je souhaite faire passer… Nous pourrions opter pour un traducteur. Mais là aussi, il faut qu’il soit très bon et qu’il ait ce « feeling » que nous avons quand nous écrivons en coréen.
CM. Que prévoyez-vous dans les prochains mois (ndlr. Interview réalisée en octobre 2014) ?
NS : Nous travaillons actuellement sur notre prochain single ainsi qu’à la préparation de notre concert (27 décembre 2014). En Janvier / Février 2015, nous partons pour Los Angeles pour travailler avec Tony Maserati. Nous allons travailler davantage pour nous faire connaitre au-delà des frontières coréennes et qui sait, vous rencontrer en France !
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Nous tenions à remercier Sultan Of The Disco ainsi que leur manager de nous avoir accordé du temps pour cette interview malgré leur agenda bien rempli !
Un groupe 100% naturel, bon vivant, avec qui nous avons eu l’occasion d’échanger de nombreux fous rires. En effet, c’est un groupe qui ne se prend pas au sérieux et qui s’éclate dans ce qu’ils font. Cela se ressent dans leur musique et dans leur prestance scénique. The Sultan of the Disco fut une belle découverte et nous espérons les voir prochainement en France ! En attendant, le groupe vient tout juste d’arriver en Californie pour travailler avec Tony Maserati.
Crédits photos : ©BGBG Records
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Retrouvez Sultan of the Disco :
Site official : http://www.sultanofthedisco.com
Twitter : https://twitter.com/SULTANofDISCO
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