
Après le concert du groupe Lunafly en juillet 2014 aux alentours de Paris, l’équipe de Corée magazine souhaitait en savoir plus sur ce groupe atypique de la sphère K-pop. Le groupe, alors constitué de Sam et Yun (Téo ayant quitté le groupe), nous accueille dans l’un des studios d’enregistrement de l’agence Nega Network (agence gérant également des groupes tels que LC9 ou Brown Eyed Girls).
Créé en 2012, Lunafly est un groupe atypique dans l’univers k-pop puisqu’il se compose initialement de 3 membres dont le leader, Sam, est anglo-coréen. Le groupe compose ses propres titres, joue de nombreux instruments et tire parti d’Internet et du franc parlé du leader pour se faire connaître avec une stratégie de communication en marge des groupes de k-pop traditionnels.
Depuis peu, le groupe est composé de 4 membres : Yun, Sam, Jin et Yub. Pour ce nouveau départ, les membres ont déjà assuré plusieurs concerts en Amérique latine ainsi qu’à Toronto à l’occasion de la K-pop Night Out lors de la Canadian Music Week en mai dernier.
Corée Magazine (CM). L’Asie et l’Amérique Latine ont été conquises et votre tournée européenne s’est terminée avec succès. Qu’avez-vous ressenti ?
Sam. Nous avons été relativement surpris de voir que nous avions un public en Europe. Ce fut une chance unique de faire des concerts en Europe en tant que seul groupe sur scène. Ce fut très enrichissant et une belle expérience.
Yun. En effet, par contre, le planning était très serré et intense. Néanmoins, cela ne nous a pas empêché de donner le meilleur de nous-mêmes sur scène !
Sam. En France, nous avons eu l’occasion de manger de la cuisine française. On nous a fait goûter des escargots. Je qualifierais le goût d’étrange mais intéressant (rires).
CM. Si vous aviez l’occasion de revenir en Europe, que souhaiteriez-vous faire ?
Sam. Nous aimerions avoir plus de temps pour visiter les villes où nous nous produisons.
Yun. Je souhaiterais revenir à Paris car c’est une très jolie ville. D’ailleurs, nous sommes allés manger au restaurant Chartier. La décoration était typiquement parisienne. J’ai adoré.
Sam. J’aimerais bien aller en Champagne pour aller boire du champagne.
Yun. Et en profiter pour voir des concerts de groupes français.
CM. Parmi tous vos concerts, lequel vous a le plus marqué ?
Yun. Pour moi, ce fut celui à Tokyo. C’était notre premier live en-dehors de la Corée du Sud. L’ambiance était différente mais nous avions eu beaucoup d’émotions.
Sam. Oui c’est vrai avec le stress en plus (rires)… Pour ma part, c’était le concert à Mexico. C’était incroyable tellement il y avait de monde. J’avais l’impression de faire un concert en face de 5000 personnes.
CM. Après vos nombreuses reprises postées sur YouTube et interprétées sur scène, avez-vous tenté d’interpréter une chanson en local ?
Sam. Hum, nous sommes de grands aventuriers et le ridicule ne tue pas. Nous essayons toujours de chanter une chanson dans la langue locale, enfin quand nous le pouvons en fonction de la langue. Nous avons chanté en espagnol, en malaysien, en chinois, en japonais, en tunisien et en roumain avec le tube « Dragosta di Tei ». L’espagnol est très facile pour nous et surtout pour Yun. Sa prononciation et sa voix vont bien avec la langue. Bon, nous avons tenté de chanter la chanson des Pokémons en français mais ce fut un vrai fiasco, désolé. C’est une langue difficile à prononcer.
>> Lire l’article : Concert des Lunafly à Paris
CM. Quels sont les artistes qui ont accompagné votre enfance ou qui vous influencent ?
Yun. En ce qui me concerne, j’ai une préférence pour le rock et le métal. J’écoute des groupes comme Bonjovi, les Red Hot Chili Peppers ou encore Eric Clapton. Côté coréen, j’aime Deul Guk Hwa.
Sam. En tant que bon anglais, j’aime écouter The Beattles, Queen ; sinon les Red Hot Chili Peppers. J’apprécie aussi écouter du R’n’B comme Usher, Shakira, les Pussy Cat Dolls à l’époque ou encore SoulChild.
CM. On constate des points communs parmi vos goûts musicaux. Comment le groupe s’est-il formé ?
Yun. Nous nous sommes rencontrés dans le studio d’enregistrement de manière informelle contrairement à certains groupes d’idoles. Une fois les présentations faites, le management nous a demandé d’interpréter une chanson des One Direction. Nos voix allaient bien ensemble et le tour était joué. Enfin pas tout à fait… La compagnie nous a demandé de créer plusieurs singles (composition, paroles, arrangements etc.) en moins d’une semaine afin de déterminer celui qui lancerait notre carrière. C’est ainsi que nous avons produit les titres « How nice it could be », « Cloudy » et « Singing Miss U ».
Sam. Nos chansons ont été écoutées par 50 personnes sélectionnées de manière aléatoire dans le seul but de déterminer le single qui aurait plus d’impact à sa sortie.
CM. Il existe d’autres groupes de musicien sur la scène K-pop, qu’est-ce qui vous distingue des autres ?
Sam. Pour commencer, moi (rires). Je plaisante mais cela n’est pas faux non plus. Il y a peu de métisses anglais en Corée du Sud.
CM. On reconnait bien là l’humour anglais. Ce qui est encore plus amusant avec cet accent que nous qualifions de « Posh ».
Sam. Je ne m’en rends pas compte, mais cela rend Lunafly encore plus unique alors ! Pour en revenir à la question, nous écrivons et composons nous-mêmes les chansons et nous les interprétons en coréen et en anglais. Ils nous arrivent de faire des live covers en espagnol ou en italien. C’est notre pointe d’originalité et cela mets un peu de piment sur la scène coréenne. Notre 1er single n’a jamais été diffusé à la télévision. Néanmoins, cela ne nous a pas empêché de percer. C’est plutôt rassurant, n’est-ce pas ? Cela montre que nos fans nous apprécie surtout pour notre musique.
CM. Votre originalité réside dans vos reprises live. Comment les sélectionnez-vous ?
Yun. Nous choisissons en fonction de nos envies mais aussi en fonction des demandes de nos fans.
Sam. Une fois la cover sélectionnée, nous essayons de retravailler la musique afin d’y mettre notre touche Lunafly. Mais cela n’a pas toujours été aussi simple. Par exemple, pour le live cover des « One Direction – HeartBreak », notre arrangement a été compliqué. Nous avons passé beaucoup de temps à la ré-adapter.
CM. Parmi tous vos live covers, avez-vous en une qui fonctionne mieux en Corée du Sud qu’à l’international ?
Sam. Je dirais Chris Brown avec la chanson « With You » mais aussi Adam Levine avec « Lost Stars». Après cela est difficile à juger de notre seul point de vue.
CM. Avez-vous l’intention de faire des covers coréennes ?
Sam. Un jour, peut-être…
CM. Quels sont les artistes avec lesquels vous souhaiteriez collaborer ?
Yun. Pour ma part, ce serait avec les Maroon 5 et particulièrement Adam Levine. Sinon dans un autre registre, je pencherais pour Christina Aguilera.
Sam. En ce qui me concerne, ce serait Avril Lavigne.
CM. Nous sommes actuellement dans votre studio d’enregistrement. Travaillez-vous sur votre prochain album ? Si oui, quelle atmosphère allez-vous nous faire partager ?
Sam. Je pense que l’atmosphère sera beaucoup plus mélancolique. Le son va aussi mûrir davantage.
Yun. J’apprécie l’électro-rock comme Glen Check. Il est possible donc que nous incluions quelques sonorités électro.
CM. Avez-vous des chansons que vous auriez composé mais qui n’ont jamais eu la chance de paraître dans vos albums ?
Sam. Oui bien sûr, nous en avons actuellement une quarantaine. Néanmoins, ils nous arrivent parfois de les faire revivre. Par exemple, « Fly to Love » a été composé 1 an et demi avant qu’elle ne sorte auprès du grand public. Ou encore « Can’t stop the rain » a été chanté lors de notre concert à Singapour mais elle n’a jamais été produite.
CM. De nombreux idoles s’adonnent à d’autres activités autre que la musique, avez-vous des projets dans ce sens ?
Yun. Oui, j’ai récemment joué dans un drama mais j’ai aussi d’autres opportunités de ce type. Je trouve cela intéressant. C’est un peu comme un challenge. En parallèle, j’aimerais bien écrire pour d’autres chanteurs.
Sam. En ce qui me concerne, je souhaiterais être parolier et producteur, et si cela est réalisable, animateur radio. Ce serait le côté marrant de ma carrière. (ndlr. Vous pouvez retrouver Sam Carter sur la chaîne Arirang Radio depuis peu)
* * *
Merci à l’agence Nega network de nous avoir permis de réaliser cette interview. Merci également au groupe Lunafly pour leur disponibilité et leur bonne humeur. Et merci à Sam Carter d’avoir joué le rôle de l’interprète à certains moments de l’interview.
Liens utiles :
Page Facebook : https://www.facebook.com/officialLUNAFLY
Page Twitter : https://twitter.com/officiallunafly
Page Youtube : https://www.youtube.com/user/officialLUNAFLY
Crédits photos (sauf photo en noir et blanc) : © Corée Magazine
Commentez l'article !