
En septembre 2013, le Seoul International Drama Awards récompensait des dramas coréens et séries du monde entier. Park Eun-Mi, coordinatrice et responsable du marketing international du Comité d’Organisation, nous accorde interview d’une grande qualité.
Depuis 2006, le Seoul International Drama Awards communique avec des pays du monde entier pour les inciter à partager leurs meilleures séries lors d’un Festival annuel. Chaque année, la cérémonie des Seoul International Drama Awards récompense de nombreuses séries coréennes et étrangères. Son objectif est clair : construire une infrastructure forte pour les échanges culturels et le développement de l’industrie des téléfilms. Ainsi, le SDA a vu en quelques années le nombre de pays participants presque doubler, comptant cette année jusqu’à 43 pays. Parmi les 225 téléfilms soumis au jury, on compte de nouvelles séries en provenance du Kenya ou encore du Kazakhstan. Une belle réussite pour ce Festival qui ne cesse de partir à la recherche de nouvelles perles de l’industrie.
« And the winner is… »
Cette année, le SDA récompensait à nouveau de nombreuses séries, acteurs, actrices, réalisateurs, et scénaristes. Côté Coréen, on compte notamment la célèbre Suzy pour sa performance dans « The Gu Family Book« , ou encore Lee Jun-Gi pour le drama « Arang and the Magistrate« . Mais ne peut oublier également Lee Moon-Sik qui fut récompensé dans la catégorie Best Actor pour sa prestation dans « Sang-Gwon« . Côté Français, le téléfilm « The Jewish Cardinal » (en français « Le Métis de Dieu »), réalisé par Ilan Duran Cohen, remporte le Golden Bird Price ! Une belle entrée en matière pour ce film qui parle du destin exceptionnel de Jean-Marie Lustiger, juif qui devint cardinal après l’occupation. Un histoire mettant en avant la plus grave crise entre juifs et chrétiens depuis la Seconde Guerre Mondiale.
Rencontre avec Park Eun-Mi
Park Eun-Mi, nous avons l’honneur de vous interviewer à l’occasion de Seoul Drama Awards 2013. Pouvez-vous nous expliquer quel est votre rôle au sein du Festival ?
Je supervise les relations internationales pour le Festival. Je recherche des téléfilms qui ont été créés récemment et qui sont diffusés dans différentes régions du monde afin de présenter, chaque année, le meilleur des séries et téléfilms. Ainsi, nous visitons des salons et marchés de contenus audiovisuels et de divertissement tels que MIPTV ou MIPCOM pour rencontrer des sociétés de diffusion, des maisons de production et des distributeurs afin de les encourager à partager leurs meilleures productions avec le marché local et les audiences via le Seoul International Drama Awards. Je développe également des opportunités de collaboration avec d’autres Festivals de différentes régions. A ce titre, nous sommes partenaires depuis longtemps avec le Shanghai TV Festival, l’International Drama Festival de Tokyo et le WorldFest-Houston. En tant que partenaire, nous nous invitons mutuellement à nos Festivals annuels pour étudier l’organisation des évènements et réfléchir ensemble à de nouveaux modes de collaboration. Nous avons également des partenariats de court termes avec Banff World Media Festival et le Monte-Carlo TV Festival pour la promotion du SDA. Enfin, nous sommes actuellement en train de chercher des pistes de collaboration avec Rose d’Or pour accroître notre visibilité en Europe.
Un autre rôle important que je porte consiste à rencontrer régulièrement et à échanger avec des professionnels de la télévision et des médias du monde entier, car nous sommes toujours à la recherche de nouveaux jurés et consultants pour améliorer la qualité globale des productions sélectionnées et des compétitions finales.
Enfin, sur une plus petite échelle, je m’occupe des opportunités presse et des couvertures médias du SDA. C’est un évènement International qui a de nombreux fans dans le monde grâce à sa fonction et ses valeurs uniques. Ainsi, j’écris et édite notre magazine mensuel en ligne (et newsletters) et publie les mises à jours et ressources concernant le SDA. J’alimente également la page Facebook du SDA pour engager activement nos fans internationaux sur les différents évènements que nous présentons.
Votre mission est donc cruciale pour la communication international du Festival. En tant que membre, quels sont les développements majeurs que vous avez pu observer sur les échanges internationaux au sein de l’industrie ?
Le public en général n’a pas été beaucoup exposé aux séries étrangères car la Corée du Sud a produit et vendu beaucoup de dramas coréens à l’étranger pendant la dernière décennie. Depuis le lancement du SDA en 2006, les séries étrangères ont commencé à être introduites progressivement vers une audience locale grâce à nos compétitions, les remises de prix et les évènements liés. Pour notre 8ème année, nous avons créé des évènements plus engageants comme des premières de téléfilms (TV Movie Premiere) et des galeries de séries pour le public afin qu’il puisse découvrir ces séries étrangères. Pour les Premières particulièrement, nous avons sélectionné quelques titres nominés pour être projetés dans un cinéma durant la première semaine de septembre. Nous avons invité des artistes, producteurs, directeurs et scénaristes de ces productions à venir voir leur série et discuter avec le public.
Aussi, l’un des plus grands développement que j’ai pu constater durant ces dernières années est que le public coréen a été plus exposé aux séries étrangères. Le SDA faisant partie de l’Associations des Diffuseurs Coréens (Korean Broadcasters Association), une organisation fondée par les membres de maisons de radiodiffusion coréennes pour contribuer au développement de l’environnement et du système télévisuel, nous avons souhaité encourager les réseaux de radiodiffusion à acheter les productions gagnantes du Festival (principalement des films) et à les diffuser au grand public.
J’ai également pu constater que de plus en plus de producteurs dans le monde montre un véritable intérêt à participer au SDA depuis qu’ils ont vu grandir la reconnaissance du Festival comme tremplin vers le marché télévisuel coréen et plus largement vers le marché asiatique. En comparaison avec les débuts où nous devions contacter beaucoup de gens pour présenter le Festival et les inciter à participer, nous recevons aujourd’hui très facilement de nouvelles inscriptions grâce à la visibilité et à la reconnaissance de la compétition au niveau international.
Chaque année, les gagnants qui sont partis à Séoul pour la cérémonie mettent en avant leur prix dans leurs communications publiques, mais aussi auprès de collègues et amis.
Le Hallyu continue de prendre de l’importance sur le marché international. Cette année, les dramas nominés étaient « That perfect day », « Horse Doctor », « My husband got a family », « reply 1997 », « Chaser ». Ces dramas étaient en compétition avec d’autres séries, telles que « Dr House ». Comment le Festival créé-t-il un équilibre entre les dramas coréens et les séries étrangères ? Les critères de nomination varient-ils selon le pays d’origine ?
Le Seoul International Drama Awards étant un Festival pour les séries au niveau international, nous avons beaucoup d’inscriptions venant de l’étranger. De ce fait, nous devons souvent travailler sur des structures et genres différents, moins familiers. Pour créer l’équilibre entre les dramas coréens et les séries étrangères, nous avons mis en place un système de critères adaptés tels que la qualité de production, l’originalité et la créativité. Chaque pays a des attentes assez différentes, des standards et des forces pour la production de leurs séries, nous ne pouvons donc pas voir et juger des séries étrangères de la même façon que des productions coréennes.
En tant qu’organisateurs des prix, nous demandons toujours à nos jurés (coréens et internationaux) d’évaluer et penser fortement à l’authenticité culturelle et aux éléments sociaux pendant l’analyse des inscriptions. C’est pour cette raison que nous arrivons avec des nominés et des gagnants d’origines variées, de l’Asie au Moyen Orient et d’Amérique Latine. Nos jurés ont tendance à acclamer des séries qui reflètent particulièrement les aspects culturels et historiques de chaque pays, même quand la production n’est pas de la meilleure qualité. Si l’on regarde la liste des précédents gagnants, on peut trouver une même tendance avec des séries à la fois informatives et divertissantes, traitant de thèmes et d’émotions universelles. Cette tendance s’applique également aux dramas coréens. Les typiques comédies romantiques coréennes n’ont pas reçu énormément d’appréciation des jurys coréens et internationaux dans le cadre du Seoul International Drama Awards car ils les ont trouvés trop légers.
Jusqu’à présent, la France semble toujours sous représentée dans le Festival, en comparaison avec d’autres pays tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les Etats-Unis. Récemment, le nombre d’inscriptions françaises a-t-il augmenté ?
Le nombre d’inscriptions françaises a toujours été régulier et important dans l’histoire du Seoul International Drama Awards. Nous avons reçu 8 inscriptions cette année, et 9 l’année dernière, tandis que nous en avons reçu 10 des Etats-Unis cette année, et 8 l’année passée. Au regard des séries ayant reçu des prix, la France a pratiquement reçu la meilleure reconnaissance internationale car les séries ayant reçu des prix présentaient des récits historiques engageants et attractifs pour l’audience internationale.
Revivez la cérémonie de remise des prix du Seoul Drama Awards 2013 : http://www.ustream.tv/recorded/38277577
Crédits photos : © Seoul International Drama Awards 2013
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