
« De ma fenêtre » est la première exposition personnelle de l’artiste multiculturel Ahae (dont le nom signifie « enfant » en ancien coréen). Installées dans un structure éphémère en bois au plein cœur des Tuileries du Louvre, ces prises de vue nous permettent de voir l’extraordinaire dans ce qui semble ordinaire.
Né à Kyoto en 1941, le photographe coréen Ahae est un artiste qui est longtemps resté loin des projecteurs. Avant de se lancer dans la photographie, ce dernier a tout d’abord fait ses preuves dans le dessin, la peinture puis la sculpture et la confection de masques dans les années 1970. Cependant, il y a trois ans, ce grand amoureux et protecteur de la nature s’est tourné vers la photographie de la faune et la flore. Dernièrement, sa publicité médiatique s’est développée grâce au concours de son fils Keith H. Yoo qui a organisé les expositions à New York, Moscou, Londres et Venise. Pour la première fois, l’artiste présente ses œuvres photographiques à Paris avec la contribution du musée du Louvre, dont nous avons eu l’honneur d’y aller.
Les visiteurs sont accueillis dans une structure en bois de plus de 1000 mètres carré, conçue par le scénographe Guy Olivier et l’architecte Charles Metz, s’inscrivant parfaitement dans la pensée de l’artiste qui est propre aux coréens en général. En effet, le respect de la nature fait partie intégrante de la culture coréenne.
Ahae nous invite dans son quotidien, à savoir des photographies uniquement prises de sa fenêtre de son studio. Elles peuvent être répertoriées en différents thèmes : Terre, Eau et Ciel. Le photographe arrive à nous émouvoir à chaque prise de vue grâce à son matériel de haute technologie (comme une focale de 1200 mm) mais aussi la mise en place des clichés (comme les caissons lumineux de 5 mètres de haut et 10 mètres de large).
Cependant nous avons été marquées par les deux pièces du bâtiment de forme ovale. Bercées dans une luminosité zénithale, les photos qui y sont représentées sont basées sur le thème tout d’abord de l’eau (qui peut faire référence aux Nymphéas de Monet) puis sur celui du ciel. En l’espace d’un instant, on est coupé du monde, plongé dans un autre univers qui nous semble à la fois familier mais aussi étranger du fait de l’originalité de la prise des clichés.
Enfin, et pour le plus grand bonheur des visiteurs, des poèmes de l’artiste ont agrémenté la visite. Deux d’entre eux ont retenu mon attention, en voici la traduction :
« Sur le vaste canevas d’un ciel azur, le vent peint un tableau en blanc. Un chef d’oeuvre de nuages duveteux sans cesse chassé couche après couche, sur l’immensité du bleu. »
« Ce spectacle devant nos yeux semble bien ordonné, détaché de tout. Si seulement les pensées humaines en désordre, si troublées, si confuses pouvaient se poser comme la douce neige dans un tranquillité sérénité. »
Grâce au regard méticuleux de l’artiste, un simple changement de temps ou de lumière fait apparaître le sujet différemment, permettant au sud-coréen de prendre plus de 1000 prises de vue uniquement de sa fenêtre ! Cette série photographique nous invite à porter un autre regard sur la nature, en l’appréciant dans sa plus grande beauté mais aussi simplicité, une philosophie au cœur de la culture coréenne.
Pour plus de photos, venez consulter notre album de l’exposition sur notre Page Facebook.
Crédits photo : ©Corée Magazine
Commentez l'article !