
Le 4 février 2013, la Salle Pleyel accueillait Kim Sun-Wook, jeune pianiste virtuose à peine âgé de 24 ans. Au programme : Bach, Beethoven et Brahms.
Malgré son jeune âge, Kim Sun-Wook n’en est pas à sa première prestation. Né à Séoul en 1988, il est propulsé sur la scène musicale internationale en 2006 après avoir remporté le concours de piano Leeds. Depuis 40 ans d’existence, il est le plus jeune lauréat de ce concours très prestigieux. Depuis, Kim Sun-Wook connaît un succès fulgurant et rien ne semble l’arrêter. Il est invité à jouer aux côtés de musiciens tels que Vladimir Ashkenazy au Philarmonia Orchestra à Londres, Marek Janowski ou encore Myung-Whun Chung et l’Orchestre de Radio France.
Déjà impressionnant en 2006 par ses choix musicaux et son style d’interprétation, Kim Sun-Wook continue de surprendre en développant toujours son répertoire. La preuve en est, à nouveau, lors du concert donné à la Salle Pleyel en février 2013.
La salle est comble et accueille tout autant d’amateurs coréens qu’occidentaux. Il y a les amoureux de la musique classique, les amoureux du patrimoine culturel coréen, et les amoureux de style « Kim Sun-Wook ». Un style mélodieux et profond, un style à lui, qui ne se contente pas d’interpréter les programmes à l’identique. Son interprétation est forte et entraînante, mais toujours respectueuse de la version initale.
Le spectacle commence. Les premières notes entament laPartita n°1 en si bémol majeur BWV 825 composé en 1725 par Johann Sebastian Bach (1685 – 1750). Ces notes raisonnent en douceur pour nous surprendre ensuite. Courante et Sarabande s’enchaînent, et le public savoure. Kim Sun-Wook fait varier à merveille la légerté et l’énergie entre-mêlées.
Après une telle introduction, on ne saurait que demander de mieux. Mieux ? Cela semble toujours possible avec le pianiste qui nous offre une merveilleuse Sonate n°21 en do majeur Op.53 « Waldstein » composé vers 1803 par Ludvig van Beethoven (1770 – 1827). Cette partition est énergique. Et Kim Sun-Wook réussit à merveille le pari de sublimer cette énergie. Ce choix de partition en milieu de programme est un choix extrêmement judicieux car, après la mise en condition de l’introduction, les émotions sont déclupées et le public bien plus sensible. Le coeur de chacun peut battre au rythme de la sonate et l’esprit se libère dans une tendre désinvolture.
Après un Entr’acte bien mérité, le programme reprend avec la Sonate n°3 en fa mineur Op. composé en 1853 par Johannes Brahms (1833 – 1897). Nous reprenons alors nous émotions exactement où nous les avions laissées avec un dynamisme identique, à peine apaisé. L’évolution du programme est là aussi bien judicieuse. La douceur reprend après une piqûre de rappel parfaitement rythmée.
A la fin du concert, Kim Sun-Wook est acclamé et le public en re-demande. Le pianiste ne se fait pas prier et rejoue quelques morceaux.
Bien plus qu’une simple virtuosité, Kim Sun-Wook fait preuve d’une incroyable maturité et d’une capacité d’interprétation éblouissante qui ouvre sur un monde nouveau. En fait, un monde où il fait bon vivre.
Crédits photo couleur : © Kang Askonas
Crédits photos noir et blanc : © Hajin Ahn 2013
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