
Nombreux étaient les invités et visiteurs au Centre Culturel Coréen pour le vernissage de l’exposition « L’art de vivre de Lee Hyo-jae », qui sera ouverte jusqu’au 23 octobre 2013.
Lee Hyo-jae est une designer de costumes traditionnels coréens, les hanboks. C’est une artiste qui emballe aussi artistiquement toutes sortes d’objets, exclusivement avec des bojagis. Elle, qui ne connaît aucun travail plus créatif que les affaires de la vie quotidienne, sait embellir et transformer en art les objets du quotidien. Aujourd’hui, beaucoup de femmes coréennes s’inspirent de cette styliste de la vie quotidienne.
Exubérante plus que diligente, Lee Hyo-jae possède une vision originale sur les objets et une capacité à embellir tout ce qu’elle touche du bout des doigts. Son quotidien respire le raffinement. Les objets du quotidien se transforment en œuvres d’art. Elle brode des fleurs sur les torchons qu’elle utilise au quotidien. Cela vient de son enfance pendant laquelle elle manifestait déjà un sens esthétique aigu mais aussi de l’héritage du sens du toucher de sa mère, spécialiste de la confection de costumes traditionnels coréens (hanbok). Il en est de même pour les bojagis.
Que les feuilles de bojagis servent à emballer, à couvrir les objets dans un sac ou encore à décorer la table et les plats tel un napperon, les usages sont nombreux. Ces objets du quotidien, on oublie sitôt les a utilisés, prennent dès lors le statut d’œuvre d’art. Le résultat est non seulement surprenant mais aussi ô combien écologique et profondément coréen ! La valeur de cet art réside dans son caractère pratique et utile. A l’instar du « less is more » de Walter Gropius, fondateur de l’école Bauhaus, la simplicité est la visée de l’artiste. La véritable beauté est contenue dans ce qui est fidèle à sa fonction première et dénuée de tout superflu.
Dans la préface de son deuxième livre « cadeau emballé de bojagi à la manière de Hyo-jae » l’auteur avait écrit :
« J’ai noué ces bojagis en privilégiant le contraste des teintes vives ou la douceur des nuances de tons pour exprimer les couleurs de notre tradition. J’ai parfois confectionné sur mes bojagis une fleur nouée à l’aide d’un élastique pour transmettre mon désir d’offrir une fleur. A l’avenir, ces bojagis fleuriront pour façonner un nouveau domaine : l’art du bojagi. Je préparerai une exposition avec les photos prises dans ce livre et des modèles réels de bojagi en les disposant pour composer un champ de fleurs. »
Ce vœu s’est depuis réalisé et le bojagi de Hyo-jae est reconnu comme un art à part entière en Corée. Plusieurs expositions lui ont déjà été consacrées.
Le quotidien d’une femme est effectivement devenu un art à part entière. Qu’il s’agisse de la broderie ou des affaires du ménage, quoi qu’elle fasse, elle plonge dans le bonheur de créer et tous ceux qui l’entourent veulent naturellement la suivre. Pour les femmes au foyer, elle est devenue un modèle. D’ailleurs, son prénom Hyo-jae signifie « maison-modèle ».
Nous souhaitons que son exposition à Paris, qui se terminera le 23 octobre, soit une belle occasion de rappeler la beauté du quotidien aux parisiens et parisiennes.
Toutes les informations sur le site du Centre Culturel Coréen.
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