
L’exposition de Jang Kwang Bum et Shin Hye Jung, première partie d’exposition des artistes Sonamou, avait lieu à la Galerie 89 de Paris. Deux artistes coréens talentueux se partagent deux étages de la galerie pour présenter leurs travaux au public initié ou non–initié à l’art contemporain.
Justement, il n’y a pas vraiment de rapport entre ces deux artistes, dont les univers sont très différents, et leurs problématiques très spécifiques. Pourtant, l’un et l’autre abordent sous différentes formes la question intemporelle du temps. Chez Jang Kwang Bum, le temps artistique est celui de la mémoire, symbolisé par les Traces du temps. Pour l’artiste, l’image du temps est proche de l’image gardée dans la mémoire ; c’est l’empreinte qu’ont laissé les événements dans notre esprit, l’image d’une réalité passée. Ce qui a fasciné l’artiste, c’est la découverte, un jour, de la superposition de différentes couches de peinture sur murs de l’atelier d’une école d’art ; des traces accumulées au fil du temps, empilées, formant des cercles subtils, comme ceux que l’on peut observer sur un tronc d’arbre coupé. Ces traces évoquent à l’artiste l’usure des choses et des êtres. Elle sont informes et insaisissables, représentaient le temps et rendaient en quelque sorte visible « le présent du passé », suggérant ainsi une nouvelle lecture du temps… Pour parvenir à ces traces du temps, Jang Kwang Bum ponce plusieurs couches épaisses de peintures éventuellement improvisés, et cela crée des motifs intéressants comme le motif du moire ou du marbre sur la surface.
Une autre approche du temps possible est celle du « quotidien », comme tente de le saisir Shin Hye Jung. Cette jeune artiste définit le quotidien comme quelque chose à la fois insignifiant et ferme, et qui occupe le temps et le cœur des gens. Pour l’artiste, un quotidien est une histoire normale et aussi quelque chose de fragmenté dans un emploi du temps. Cela n’a pas de dates. Le quotidien est aussi la personne ordinaire et le point commun de notre condition d’être mortel :
« En souhaitant être une personne plus ordinaire, je réponds au temps, à la période, à la répétition, à la résurrection et à la relation entre la vie et la mort par un dessin . »
Les expositions à venir à la Galerie 89 : Lee Kyung – Hee, « Les fleurs du mal », et les nœuds et bijoux coréens traditionnels, à découvrir jusqu’au 12 octobre !
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