
L’Association des Jeunes Artistes Coréens fête, cette année, ses 30 printemps à la Cité Internationale des Arts à Paris.
30 ans d’existence et elle n’a pas pris une ride. Elle se rajeunit plutôt grâce au brin de fraîcheur que lui apportent, chaque année, ses nouveaux membres. L’Association des Jeunes Artistes Coréens est composée, pour l’essentiel, d’artistes âgés de 25 à 40 ans, animés par la même passion pour l’art et la volonté de la partager et d’évoluer ensemble.
Créée en 1983, par les artistes coréens issus de l’Ecole des Beaux-arts de Paris, elle est la plus ancienne association d’artistes coréens hors des frontières de la Corée. À ses débuts, l’Association des Jeunes Artistes Coréens était exclusivement composée de peintres et s’appelait d’ailleurs Association des Jeunes Peintres Coréens. Elle s’est ouverte, à partir de 2003, à d’autres disciplines (et supports) : peinture, sculpture, installation, photographie, vidéo, performance…
Qu’est-ce qui caractérise cette tranche d’âge chez les artistes ? Elle correspond à une phase importante – et pour certains décisive – où le plasticien s’instruit et se construit, où il est en quête de son identité artistique, où il découvre différentes façons de voir, de penser et de s’exprimer. Cette phase constitue un passage important, marquant dans la vie des artistes avant l’envol vers la maturité.
À l’occasion de son 30e anniversaire, l’Association des Jeunes Artistes Coréens organise une grande exposition réunissant à la fois les œuvres de certains membres d’honneur – qui ont contribué à son développement – et de tous ses membres actifs. Elle propose ainsi un impressionnant panorama de l’art contemporain coréen, qui ouvre de nouveaux horizons et permettra au public français de mieux appréhender la créativité foisonnante des artistes coréens d’aujourd’hui.
Parmi eux, KIM Hee Yun, âgée de 29 ans, s’interroge sur l’éphémère et la fragilité mais aussi sur la notion d’entre-deux qu’elle qualifie d’état fragile, par exemple entre une forme abstraite et une forme figurative , ou entre l’éternel et le fugitif, ou encore entre un avis objectif et un avis subjectif, pour KIM Hee Yun : « le temps c’est toujours relatif ». Elle s’est depuis toujours intéressée à la mémoire humaine, à la représentation du souvenir, son effacement dans le temps, à l’oubli, or cette mémoire est une nouvelle preuve de la fragilité humaine. La mémoire sélectionne, supprime sans que nous le sachions. C’est pourquoi elle a voulu la représenter en n’utilisant que du noir et du blanc, qui représentent le tout et le rien, mais il est difficile de savoir lequel correspond au tout ou au rien. La mémoire est une forme qui se transforme, qui informe, ou qui déforme. Le travail de cette artiste consiste alors à explorer les formes du souvenir ou du rêve, qui se désagrège.
Une autre artiste femme, LEE Hwa Jin, âgée de 35ans, travaille sur le nuage, lequel symbolise l’espoir : « Le nuage est un espoir et une réponse pour moi ». C’est la Prophétie d’Elie dans la Bible qui a inspiré la jeune artiste. Pendant la sécheresse, Elie a prié pour qu’il pleuve. Il a entendu dire qu’il y avait un petit nuage au loin, et il avait confiance qu’il pleuvra. Considérant un petit nuage comme un grand espoir, LEE Hwa Jin, voit le nuage comme un outil de guérison.
Enfin, PARK Sung Ho, âgé de 30 ans, expose une œuvre en pointillés qui remet fondamentalement en question le regard du spectateur, habitué à l’image pleine et qui pour ce jeune artiste peut parfois être agressive. L’œuvre est dérangeante car le spectateur ne peut pas poser durablement son regard mais il est appelé à reconsidérer l’image même.
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