
Pour faire écho au programme musical dédié à l’amitié franco-coréenne, Myung-Whun Chung poursuit ce partage culturel lors d’un concert au Théâtre du Châtelet le 1er juin 2012.
Une fois de plus, la culture coréenne fut à l’honneur à Paris ! Le spectacle musical tant attendu eut lieu au Théâtre du Châtelet à Paris, le 1er juin 2012. Placées dans les premiers rangs du deuxième balcon, nous attendions avec impatience la prestation atypique de l’orchestre philharmonique de Radio France, mené par l’incontournable Myung-Whun Chung. La sonnerie traditionnelle laissa place au silence, mais l’excitation des spectateurs restait perceptible. Après les accords des instruments, le premier morceau se fit entendre : les Offrandes oubliées de Messiaen.
Directeur musical coréen, Myung-Whun Chung a vu sa popularité monter en flèche depuis son apparition le 14 mars 2012 à la Salle Pleyel. Spectacle au profit de l’UNICEF dont il est l’ambassadeur depuis 2007, cette soirée fut une première en Europe : l’Orchestre Philharmonique de Radio France accompagné par celui de Unhasu de la République démocratique de Corée avec au programme, des œuvres du répertoire traditionnel coréen et la 1ère symphonie de Brahms. Le but ultime de cette prestation : deux concerts à Séoul et à Pyongyang avec des musiciens des deux Corée d’ici la fin de l’année ! Comme le dira si bien le chef d’orchestre, « seule la musique a le pouvoir de jeter un pont entre les nations » et pourquoi pas entre les deux sœurs ennemies…
Cependant, la notoriété de Myung-Whun Chung est bien plus ancienne. En effet, à l’âge de 21 ans, il a remporté le deuxième prix du concours de Tchaïkovski de Moscou. Poursuivant son apprentissage à la Juilliard School, il devient l’assistant de Carlo Maria Giulini à l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles en 1979, avant d’en être nommé chef associé en 1981. Plus tard, il sera à la tête de l’orchestre de Sarrebruck (Allemagne), de la direction musicale de l’Opéra de Paris, puis celui de l’orchestre de Radio France en 2000. Ainsi, Myung-Whun Chung est devenu une « star » incontournable dans la culture musicale coréenne. En effet, en 1995, il fonde l’Asia Philharmonique, un orchestre formé des meilleurs musiciens de 8 pays d’Asie. En 2005, il est nommé directeur artistique de l’Orchestre Philharmonique de Séoul.

Wu Wei © DR
C’est ainsi que le renommé maître Chung fit une fois de plus sensation au Théâtre du Châtelet. En préambule, l’orchestre joua Les Offrandes oubliées d’Olivier Messiaen. Le plat de résistance fut une création française d’Unsuk Chin qui a rencontré immédiatement l’adhésion du public. En effet, cette compositrice coréenne a su mélanger avec goût le style européen et tradition asiatique : un concerto pour sheng chinois et orchestre traditionnel occidental, agrémenté de cloches et percussions asiatiques. Pour les amateurs, le sheng chinois ou « orgue à bouche » est un instrument de musique à vent et à anche libre. Tirant ses racines de Chine, il est l’ancêtre de tous les instruments à anches libres tels que les harmonicas et accordéons de tous genres. Ainsi, c’est le musicien chinois Wu Wei qui exécuta avec brio la composition musicale pour sheng, démontrant la grande variété de timbres et de techniques de l’instrument, sous les yeux ébahis des spectateurs.
Il faut rappeler que Myung-Whun Chung nous avait déjà habitués à des instruments atypiques, comme le gayageum, utilisé lors de la prestation à la Salle Pleyel. D’origine coréenne, ce dernier appartient à la famille des cithares du fait de sa composition (12 cordes en soie sur une caisse de résonance en bois). Mêlés à la musique traditionnelle occidentale, ces instruments ancestraux ont su apporter une touche d’exotisme au spectacle, très appréciée par les spectateurs qui ont applaudit à cœur joie !
Enfin, nous avons eu droit à la prestation de Seong Jin Cho du premier concerto de Tchaïkovski pour piano. Ce jeune pianiste de 18 ans, premier prix du concours Chopin à l’âge de 14 ans, fit une fois de plus l’unanimité des spectateurs. Sous les applaudissements insistants, il remonta sur scène, et ce 3 fois, pour nous émerveiller avec la Polonaise en la bémol majeur, l’Op. 53 de Chopin et la Campanella de Liszt.
Après la découverte de nouveaux talents coréens (tels que Unsuk Chin et Seong Jin Cho) combinée à la manifestation d’instruments traditionnels atypiques, la culture musicale coréenne s’avère être riche, jouant sur des timbres à la fois modernes (K-pop) mais aussi traditionnels !
Voir les concerts :
Paris-Corée au Théâtre du Châtelet
Photo Myung Whun Chung, Source : http://chung.radiofrance.fr/
3 Commentaires
Très intéressant !
Je trouve cet article intéressant, il donne envie d’aller à un de ses concerts.
Merci beaucoup Chantal 🙂