
Comme chaque année, la mairie de Paris organisait du 5 au 12 juillet le Festival Paris Cinéma. Pour l’année 2014, les femmes étaient à l’honneur.
Le Festival Paris Cinema
Top départ réussi pour ce festival Paris Cinéma qui accueille chaque année pas moins de 65 000 passionnés de cinéma. Avec une 12ème édition placée sous le signe de la femme dans le cinéma, le festival proposait un programme aussi pertinent que varié, réparti selon plusieurs catégories : présentation de films en compétition, avant-premières, mais aussi des films français, des grands classiques et des Ciné-Concerts et Karaokés géant pour les amoureux des musiques de films. La diversité des pays représentés était aussi à apprécier avec des films japonais, allemands et islandais, français, argentins, australiens, israéliens ou encore chiliens et mauritaniens.
Côté Corée du Sud, trois films ont été présentés. Deux dans la catégorie des films en compétition et un film diffusé en avant-première. Une présence appréciée qui aura permis de découvrir de nouveau cinéastes et de se délecter du dernier Hong Sang-Soo.
Des films sud-coréens dans la compétition
Sans grande surprise, c’est le dernier film de Hong Sang-Soo, « Sunhi », qui ouvre la série des films coréens présents au Festival Paris Cinéma. Installé dans une salle du Louxor (Cinéma du 10ème arrondissement), le public attend avec impatience de découvrir les premières images. Et c’est sur une musique enfantine que cette douce comédie coréenne commence. Spécialisée en cinéma, Sunhi retourne dans son école pour obtenir une lettre de recommandation de son ancien professeur afin de partir étudier aux Etats-Unis. Son retour l’amène à retrouver deux anciennes relations. Munsu, son ancien petit ami, et JaeHak, réalisateur. Les trois hommes se verront alors replonger dans l’attachement qu’ils ont pour la jeune fille.
Dans ce film, nous retrouvons les thématiques et les codes chers à Hong Sang-Soo tels que l’errance existentielle des personnages, l’humour, l’amour, l’univers du cinéma et le soju ! Pas de nouveauté dirons certains. Et pourtant, le cinéaste nous comble à nouveau avec ce film quasi-théâtral dont les plans sont bien souvent fixes, et le restant parfois jusqu’à plus de 10 minutes. Les dialogues quant à eux se répètent et se chevauchent magistralement, créant des scènes délicieusement cocasses. Nous retiendrons également un jeu d’acteurs d’une grande qualité.
Le film « Sunhi » est une habile comédie dont la musique, de seulement quelques notes, restera longtemps gravée dans votre esprit.
Nouveau film évènement, « Han Gong Ju » de LEE Sujin (en français « A capella ») aura raflé pas moins de trois prix au Festival de Deauville cette année. L’histoire est celle de Han Gong Ju, une lycéenne contrainte de s’éloigner de sa famille et de changer d’école du fait d’un mystérieux évènement. Renonçant avant à tout bonheur, la jeune fille se laisse porter par l’engouement de son hôte et de ses camarades de classe. Ces dernières découvriront avec enchantement la superbe voix de Gong-Ju, l’incitant à entrer dans leur groupe de chant. Les choses semblent suivre leur cours, jusqu’à ce que son passé remonte à la surface. Le film apporte un poétique espoir et laisse passer sans crainte son message social. Pour son premier film, LEE Sujin a su faire preuve d’une grande qualité cinématographique sur tous les aspects d’images et de plans parfaitement structurés ; les dialogues et les personnages sont abruptes et passionnants.
Malgré quelques longueurs, à pardonner pour un premier ouvrage, ce film est à voir et à applaudir ! Il devrait d’ailleurs sortir dans les salles françaises à l’automne 2014. Information à confirmer.
L’avant-première coréenne
Le film de July Jung « A girl at my door » est une onde de choc à ne rater sous aucun prétexte ! Pour nous, il est sans hésitation le meilleur des trois films coréens présentés au Festival.
Ainsi, July Jung signe son premier film avec cette oeuvre magistrale, d’une terrible beauté, et porté par deux actrices d’une grande qualité que sont BAE Doona et la jeune KIM Sae-Ron. L’histoire parle de Young-Nam, une jeune commissaire de police de Séoul, mutée temporairement en province dans une petite ville côtière. Alors qu’elle prévoit de faire profil bas en attendant patiemment son retour à Séoul, la commissaire croise dès son arrivée Dohee, une adolescente apeurée et intriguante. S’installe alors une relation de confiance entre les deux personnages qui les aidera toutes les deux à faire face à leur histoire.
Dans ce film, la réalisatrice aura parfaitement réussi à construire son intrigue avec des plans audacieux et une image intimiste. On découvrira également des problèmes sociaux auxquels se confronte encore la Corée du Sud tels que l’alcoolisme, la dureté du travail dans les provinces coréennes, l’immigration ou encore l’évolution des codes dans les relations entre les gens. L’ouvrage est également l’occasion de découvrir la campagne coréenne, entre montagnes et bords de mer.
Avec toujours cette tendresse et cet humour bien coréens, « A girl at my door » est un superbe film qui mérite toutes les félicitations. Il devrait sortir dans les salles françaises le 5 novembre 2014 !
Commentez l'article !